5 février 2014

Notre académie, nos établissements

Déclaration de la FSU au CTSD des Hautes-Alpes du 4 février 2014

 Déclaration liminaire présentée par les élus du personnel au CTSD des Hautes-Alpes du 4 février 2014

Rentrée 2014 : une mise en concurrence exacerbée des établissements et un manque de dialogue social !

Cette année pour la rentrée 2014, « le ministère a donné 30 postes à temps plein d’enseignants à l’académie pour lutter contre le décrochage scolaire, l’absentéisme, l’amélioration du climat scolaire, et travailler à la prise en compte globale de l’élève dans sa dimension éducative mais aussi sociale ».
Cependant, pour les Hautes-Alpes, c’est une véritable saignée organisée par le rectorat puisque 5 ETP sont retirés de la DGH départementale sans baisse flagrante d’élèves. Comment justifier cette baisse, alors qu’ici on ne réussit guère mieux que dans le reste de l’académie (87% de taux de réussite au DNB contre 82 % au niveau académique) ?

Avec cette enveloppe départementale, l’administration a fait le choix de mettre ses établissements à la diète et n’a rien trouvé de mieux que de changer les critères de répartition de sa DGH pour qu’au final, les DGH ne changent pas foncièrement.
En effet, les critères de répartition de la DGH ne nous semblent pas pertinents ni compréhensibles. La difficulté scolaire est assimilée à une difficulté sociale. Les critères de performance sont discutables notamment la fluidité de passage qui est biaisée par la pression exercée par l’administration pour empêcher le redoublement des élèves. Selon ces règles, il semble que l’administration veuille valoriser les établissements qui font mieux réussir leurs élèves et sanctionner les « mauvais élèves », ceux qui rencontrent plus de difficultés.

C’est une mise en concurrence des établissements scolaires entre eux au détriment de l’intérêt général pour un service d’éducation public qui doit offrir les mêmes chances de réussite à chacun. Parallèlement, nous nous demandons à quoi correspondent les contraintes territoriales, ne s’agit-il pas seulement de contraintes structurelles ?

Les représentants du personnel souhaitent donc la tenue d’un groupe de travail paritaire au préalable à l’application de ces critères pour la rentrée 2015.

Cette nouvelle répartition est de la poudre aux yeux, un cache misère pour masquer la diminution des moyens. Cela va se traduire dans les faits par une baisse des heures-postes (90 en tout soit 5 ETP) et une augmentation des HSA équivalente à la suppression des postes dans le département (+87 HSA). C’est faire reposer sur les équipes l’intégralité des suppressions et dégrader encore leurs conditions de travail avec des effectifs chargés et une pression pour absorber les heures supplémentaires, sans oublier les compléments de service qui vont en découler.

Que proposent les services départementaux de l’éducation nationale pour la réussite de tous nos élèves dans ces conditions ? Un projet miraculeux, « sorti du chapeau », sur les langues vivantes mais sans concertation avec les équipes, ni les représentants du personnel ni même les IPR. Que va-t-on faire de ces heures prévues pour l’expérimentation ? Conscients des incohérences de la carte des langues et de la nécessité d’offrir une diversité linguistique, les représentants du personnel souhaitent pouvoir travailler avec l’administration, en lien avec le premier degré lors d’un groupe de travail.

Enfin la dotation étant insuffisante, les équipes vont devoir se saborder en choisissant entre le latin (et ce qui reste de grec), la découverte professionnelle, les options sportives, les sections bi-langues, les dédoublements en sciences par exemple et les dispositifs d’aide aux élèves en difficulté. Ainsi à l’intérieur même des établissements, les enseignants seront obligés de renoncer à certaines pratiques qui faisaient réussir les élèves afin d’obtenir le minimum requis de connaissances sans possibilité d’ouverture culturelle. Ceci n’est pas imaginable ! Ces heures font partie intégrante des établissements scolaires et doivent être maintenues pour la réussite du plus grand nombre.

Les représentants du personnel souhaitent travailler dans la sérénité et la concertation. Alors que la dotation est particulièrement basse cette année, il est plus que jamais souhaitable de dialoguer afin de trouver un consensus pour la réussite des élèves du département et pour l’amélioration des conditions de travail de tous.


 Motion proposée par les représentants du personnel au CTSD 05 du 4 février 2014

Conscients des difficultés à venir pour la rentrée 2014, les représentants du personnel élus au CTSD 05 demandent à ce que la DGH départementale soit ré-abondée des heures postes perdues cette année dans l’enveloppe départementale, soient 90 HP ou a minima que les 87 HSA soient rétablies en heures-postes.
Les représentants du personnel demandent un report de l’expérimentation en langues vivantes à la rentrée 2015 et réclament au préalable la tenue d’un groupe de travail sur les langues vivantes incluant les représentants du premier et du second degré, en présence d’IPR de langues et de représentants des différentes langues vivantes enseignées sur le département.
Nous demandons à ce que le nouveau mode de répartition de la DGH soit abordé dans un groupe de travail préalable à la rentrée 2015 afin de travailler en concertation sur les différents critères retenus par l’administration.
En conséquence, les représentants du personnel proposent de récupérer les 142 heures de performance, les 46 h de contraintes territoriales et les 22 h d’expérimentation sur les langues vivantes afin de redistribuer ces heures dans les établissements et de les flécher pour qu’elles apparaissent clairement dans les DGH des établissements.