Disons-le clairement ! Cette majorité se croit tout permis. Comment ne pas le penser lorsqu’on voit un ministre de l’Education Nationale acquiescer à l’idée d’une UMP-lycées, un ministre de l’intérieur proposer un fichier Edvige attentatoire aux libertés publiques, ou un Président arguer de l’injuste répartition des richesses pour justifier une taxation des moins riches au profit des plus pauvres, alors que les plus riches bénéficient du bouclier fiscal ?

Tout n’est pourtant pas permis. Lorsque la riposte sociale est forte, la négociation s’impose et les projets doivent être revus. Pour l’éducation, ces projets sont connus : ils sont analysés au fil de ces pages. Pour les salariés, les difficultés sont identifiées : pouvoir d’achat, emploi, stress au travail…

Disons-le clairement, il faut réagir ! Oui, le paysage syndical français est atone, divisé, affaibli. Non, la riposte n’est pas vaine pour autant ! Nous avons entamé un mouvement long et difficile. Malgré un contexte politique défavorable, des alliances syndicales instables, des difficultés à mener de front la bataille sur les postes, la fonction publique et le pouvoir d’achat, cette lutte a entraîné la profession, les parents et l’opinion, dans un mouvement croissant jusqu’à la manifestation à Paris du 18 mai.

Aujourd’hui, nous engrangeons les premiers résultats : pour partiels et insuffisants qu’ils soient, accès aux hors classes, prime d’installation, indemnités, mais aussi discussions sur le lycée sur une base ouverte intégrant l’exigence de démocratisation et le maintien de la voie technologique, discussions sur le master, intégrant la revalorisation, des aides aux étudiants, voire de pré recrutement, le maintien de l’agrégation, sont des avancées significatives qu’aucun gouvernement, fût-il dit de gauche, n’avait concédées depuis 1989.

Disons-le clairement ! La volonté du SNES est de poursuivre jusqu’à l’obtention d’une revalorisation consistante de tous nos métiers. Nous serons donc nombreux aux côtés des parents et des lycéens à Paris le dimanche 19 octobre. Et nous appelons donc aussi clairement à la grève le mardi 7 octobre pour la journée du public et du privé sur le travail décent, initiative de la Confédération Syndicale Internationale.

Notre plate-forme : pouvoir d’achat et revalorisation, emploi et suppressions de poste, services publics et développement de l’éducation publique, laïque et gratuite.

Voilà qui est dit. Clairement.